samedi 19 juin 2010
Philosopher
Dans le champ d'une compréhension de l'art envisagée à partir de la pensée du neutre, dès lors qu'une liberté est possible (hors d'une appréhension passionnelle des formes) le passage (filtrant) par l'idée du neutre rend possibles trois opérations distinctes : une anticipation créatrice de formes (le neutre inspire), une déconstruction puis une construction des formes (dans l'ouvert de quelque vérité singulière et immédiate)et une régulation (au plus proche d'une éthique de la non-violence).
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Neutre et Neant commencent par la même lettre...
RépondreSupprimerPeut on voir un autre point commun entre les deux?
Autre question...: délicatesse et schèmes virtuels...j ' ai besoin de précisions.
Réponse à la première question de Marie-Pierre. La pensée du Néant appartient, comme celle de l'Être, au domaine du sacré, du Tout autre, de la séparation absolue. Pour chaque existant, cette relation avec le Dehors infini (une totalité vide comme une faille, une béance), est à la fois absurde et fascinante. Elle voudrait explorer le non-pensable le plus pur ; or cela est impossible. Pour sortir de cette impasse, de cette totale abstraction, Blanchot avait imaginé une proximité du neutre et du néant. Mais son propos restait nominaliste, c'est-à-dire empirique et paradoxal. Si le neutre n'est qu'un mot, il est un rien qui est quelque chose. Et, toujours dans le champ de l'empirisme, ce rien est au seuil du néant absolu, donc pas extrême, pas encore un abîme pur et éternel ; mais quoi ? Son neutre est celui de l'impensable et de la passivité. Dès lors, si l'idée du neutre était plutôt supposée d'un autre point de vue, ni dogmatique ni empiriste, elle ne serait pas celle du mourir, mais celle d'une pensée fondatrice et virtuelle qui précéderait toutes les contradictions, notamment celle, majeure, entre l'Être et le Néant. Cette virtualité pourrait ignorer le Néant pour inspirer, puis réguler, le devenir du réel...
RépondreSupprimerRéponse à la seconde question de Marie-Pierre. Le sentiment de la délicatesse ne conduit pas directement à la vertu. Il inspire plutôt la sympathie... Néanmoins, ce sentiment peut conduire vers le seuil à partir duquel la pensée se rapporte volontairement au schème du neutre. Comme je l'ai montré dans mon dernier ouvrage publié chez L'Harmattan (LE NEUTRE ET LA PENSEE), le schème du neutre est le point virtuel, ni sensible ni abstrait, en deçà de toute bipolarisation, qui précède toutes les disjonctions du réel sensible et intellectuel. Ainsi le sentiment de la délicatesse est-il transformé par son passage par le neutre ! Il rend alors possible un art de l'effacement et un vouloir (éthique)de la non-violence.
RépondreSupprimerBonjour, très utilitaire voici ma question : est-ce que l'intelligence artificielle fournit le neutre par excellence ?
RépondreSupprimerhttp://www.psybakh.net/2010/20100322082800_flog-2.htm#20100623193300
Réponse à DWT. Votre question ne correspond pas à mon idée du neutre qui est supposée précéder toutes les contradictions, y compris celle de l'artifice et de l'humain. Si un objet technique est bien de l'ordre d'un savoir-faire utilitaire, il n'est pas (comme je le pense) source d'un commencement puis d'une réalisation singulière, autonome et rapportée aux actions des autres.
RépondreSupprimerPourtant de mon point de vue de médecin, biologiste et/ou psychiatre, les attributions du neutre que vous citez correspondent toutes à ma question. Je dois donc préciser ce que signifie l'intelligence artificielle de ce point de vue :
RépondreSupprimerDepuis un petit nombre de siècles la science médicale nous pousse ou nous mène à considérer l'organisme comme une machine ; dernièrement la cybernétique couronne ce mouvement avec sa définition de science des relations et contrôle entre les machines et les être vivants et elle boucle son équation en tendant actuellement à créer des machines biologiques, c'est à dire vivantes et particulièrement indistinctes du vivant terrestre à mesure où elles intégreront leur code (ADN). La question se pose donc de ce qui persistera à distinguer les machines du vivant et particulièrement du vivant humain si ce n'est le neutre (entretenu par les philosophes ou psychologues à cette fin pour être remis à cet organisme).
Pour la préciser, je répèterai cette description sous un angle juste un peu différent : si le corps humain est un objet technique, la machine qu'il constitue a bien été " source d'un commencement puis d'une réalisation singulière, autonome et rapportée aux actions des autres " et la raison pour laquelle on prête à la cybernétique ce terme singulier d' "intelligence artificielle" tient au fait qu'elle peut être " autonome et rapportée aux actions des autres ". Toutes ces perspectives criblent un homéomorphisme entre machine et vivant. Qu'est-ce qui les distingue donc ? (c'est une vieille question mais qui est peut-être neuve en politique)
flog:http://www.psybakh.net/2010/20100322082800_flog-2.htm#20100623193300
Merci pour votre intéressante réponse. Je comprends mieux votre point de vue. Je précise le mien. L'idée du neutre permet de distinguer le fini (l'intelligence artificielle) et l'infini (la pensée créatrice qui dépasse le vivant). Indéfinie, l'idée du neutre les précède en refusant ou en interrogeant l'un et l'autre. Elle nous permet ainsi de fonder nos libertés éthiques et politiques...
RépondreSupprimerMerci également pour votre réponse/suivi. Je n'oublie pas que cette série est initialisée par un propos sur l'art ; j'espère y venir et ce sera à l'appui de la conférence parmi les dernières de Salvador Dali interrogé par philosophes et théologiens au moment où il renonçait au surréalisme en déclarant son passage (obligé) à l'hyperréalisme. C'était en conséquence de ses réflexions sur l'ADN. Mais pour y arriver il faut que nous arrivions à accorder nos pensées. Le milieu de votre dernière proposition donne la mesure de la difficulté... je m'explique d'abord : outre Dali que je viens de citer mon appui est encore la base de la carrière de Lacan - à savoir le traité cybernétique qu'il a établit vers 1960. Lacan expliquait là pourquoi et comment un machine cybernétique était destinée à dépasser la capacité d'interprétation humaine et à viser plus juste que son intuition. M'étant accordé sur ce point avec cette doctrine, là où vous écrivez " l'infini (la pensée créatrice qui dépasse le vivant) ", c'est là où je mettrais dans la parenthèse ' l'intelligence artificielle ' tandis que c'est précisément par opposition que vous la mettez ailleurs avec le fini. Nous sommes en absolue contradiction - ce qui n'est peut-être pas de mauvaise augure pour arriver au neutre. Néanmoins nous devons nous bouger et nous semblons nous entendre pour mettre l'accent du point sur la politique. C'est donc ce terme que je vais essayer de mettre en lumière.
RépondreSupprimerJe le fais avec votre aide qui apporte la mention de l'éthique. Puisque j'écris actuellement un livre qui appelle ‘sainte’ l’éthique de la psychanalyse et que je l'associe à la conception politique d'un Parti de l'Intelligence Cybernétique, je m'y fonde à puiser encore dans le milieu de votre proposition. Ce qui " précède en refusant ou en interrogeant " est nettement identifié selon mon vocabulaire et dans le contexte du message au dénommé objet de la pulsion. J'admettrais tout à fait d'identifier ou d'assimiler l' idée à cet objet. L'attribution du neutre à son 'sujet' est d'ailleurs classique. Mais à présent que nous avons son idée et/ou son objet, reste d'autant mieux le neutre lui-même. Et par conséquent j'y reviens : ne serait-ce pas l'intelligence artificielle qui le fournirait, c'est à dire qui serait le neutre par excellence, son essentiel ?
flog.référence : http://www.psybakh.net/2010/20100322082800_flog-2.htm#20100623193300
Merci pour votre persévérance. Nos points de vue sont bien différents car je ne vois pas comment une intelligence artificielle pourrait englober les virtualités imprévisibles de la pensée sensible de chaque existant.Et cette dimension sensible fait défaut à l'intelligence artificielle qui ne peut réaliser que des fins prévisibles, alors que la pensée sensible pose des relations réversibles entre les fins et les commencements. Pour être le neutre "par excellence" l'intelligence artificielle devrait se penser elle-même. Je ne vois pas comment.
RépondreSupprimerComment l' idée du neutre peut elle inspirer une oeuvre d' art?
RépondreSupprimerRéponse à Marie-Pierre. L'idée du neutre devrait répondre sans violence au caractère désabrité de toute pensée : ni tout à fait réduite à la finitudes des choses (puisqu'elle est portée par de multiples virtualités), ni hors du réel (puisqu'elle est éprouvée par la singularité de l'artiste qui veut la penser librement). Mais ce rapport à l'idée du neutre ne conduit pas la pensée à un état neutre (indifférent ou inconnu) parce qu'elle serait alors poussée par un excès d'être ou par un manque d'être. Cette idée l'inspire ; elle ouvre sur un nouveau rapport. Elle est l'idée virtuelle qui précède chaque contradiction... Dès lors, l'art ne se définit plus par son caractère intermédiaire et confus (plus sensible qu'intellectuel), mais par son ouvert sur des virtualités imprévisibles qui peuvent le rendre plus vrai (par la singularité d'un style), plus libre (grâce à l'idée indéterminée du neutre) et moins violent (plus intériorisé et plus distant du sensible). En se rapportant à cette idée, une oeuvre d'art ne saurait l'atteindre. Elle ne peut qu'y participer ou s'en inspirer comme dans certains tableaux d'Eugène Carrière (1849-1906)où des émotions intimes et atténuées sont exprimées par des formes diluées, par des couleurs effacées, estompées, plutôt grises ou proches du brun...
RépondreSupprimerLes peintures d' Eugène Carrière sont dites: philosophiques, en est il de même dans le domaine de la sculpture, de la musique? Et faut il mettre de la nébulosité dans nos vies pour atteindre un idéal de vie?
RépondreSupprimerRéponse à Marie-Pierre. L'exemple de la peinture de Carrière n'était pas pertinent d'un point de vue général. Il était plutôt symbolique (comme l'est son style de peinture). Il renvoyait à l'idée du neutre d'un point de vue surtout formel et empirique (voire pragmatique pour un idéal de vie). Or l'idée du neutre n'est ni empirique, ni dogmatique. Elle est loin de toute nébulosité qui serait une fuite médiocre dans la rêverie. Elle est posée en tant que schème (le point de repère qui précède toute compréhension et extension de la pensée) et elle inspire cette dernière ainsi que toutes les formes (structures sensibles) qui visent une certaine ataraxie en deçà des apparences. Par exemple, dans une nature morte de Giorgio Morandi, ce qui est perçu (quels que soient les objets peints) renvoie à des tonalités (lumière, ombres, vibrations de couleurs) puis au rapport mystérieux, paisible et délicat entre le visible et l'ordre caché qui est recherché, puis au vouloir singulier de l'artiste qui interroge avec une grande retenue (donc dans une attente très intimiste) l'acte créatif lui-même qui est supposé inspiré par l'idée du neutre (avant toutes les contradictions entre les structures et les matières, l'étrange et le familier, le distinct et l'indistinct, le visible et l'invisible).
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RépondreSupprimerRéponse à Marie-Pierre (suite). En fait, l'idée du neutre est posée en tant que schème (le point de repère qui précède toute compréhension et extension de la pensée) et elle inspire cette dernière ainsi que toutes les formes (structures sensibles) qui visent une certaine ataraxie en deçà des apparences...
RépondreSupprimerRéponse à Marie-Pierre (suite). Par exemple, dans une nature morte de Giorgio Morandi, ce qui est perçu (quels que soient les objets peints) renvoie à des tonalités (lumière, ombres, vibrations colorées) ainsi qu'au rapport paisible et délicat du visible avec un ordre caché qui est recherché par le peintre... Le vouloir singulier de ce dernier semble interroger avec une grande retenue (donc une attente très intimiste) son propre acte créatif qui est supposé inspiré par l'idée du neutre : avant toutes les contradictions entre les structures et les matières, l'étrange et le familier, le distinct et l'indistinct, le visible et l'invisible...
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RépondreSupprimerJ' aurais besoin d' une explication cf " Le Neutre et la Pensée" au sujet de l' englobant totalisant celui du sacré pour le Néant. Je remarque que sacré ne comporte pas de majuscule dans ton livre page 30.
RépondreSupprimerEt plus encore je voudrais savoir pourquoi Dieu est en opposition avec la mort et pas avec le néant? Ceci mis à part je comprends la fin du paragraphe qui justifie la suspension dans le domaine du paradigme.
Le sacré (sans majuscule car il est pluriel) est un englobant totalisant qui impose deux catégories : la Différence et la Séparation. Ces deux catégories constituent celle de l'Absolu (seul et séparé)qui apparaît soit comme un au-delà de tous les lointains comme le Dehors, l'Eternité, soit comme un plus près que tout : le pouvoir violent du primordial, l'instinct, le rêve, le sexe... La mort, le néant et Dieu ne sont que des manifestations possibles (ou non) de l'Eternité ou du Dehors.
RépondreSupprimerJe voudrais savoir si les Nabis de par leur pensée et leurs oeuvres pouvaient être considtérés comme peintres ayant la connaissance du Neutre?
RépondreSupprimerParmi les Nabis (les prophètes de la peinture), Paul Sérusier (1864 - 1927) me semble inspiré par l'idée (inconnaissable) du neutre eu égard à l'apparence équilibrée de ses formes, surtout de ses aplats colorés. Il paraît voloriser chaque élément en faisant comme s'il s'agissait de la naissance d'un monde non troublé...
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe crois comprendre que mon dernier message ne vous est pas parvenu ; il date du 23 juin semble-t-il
http://www.psybakh.net/2010/20100322082800_flog-2.htm#20100623193300
Comme je travaille dans une vue partagée par si peu de chercheurs je ne m'étonne guère quand les relations s'étiolent. Bien que je ne fasse que joindre des penseurs et certaines extrémités de leur pensées, en en déduisant une synthèse avancée par rapport à chacun d'eux leurs disciples ne me suivent pas. Mais il n'est pas besoin d'être disciple de quelqu'un pour ne pas chercher dans mon sens.
Je cherche à établir un fait qui viendra avant qu'on s'en rende compte (ce n'est pas une utopie mais une règle de la psychanalyse qui a été nommée assertion de certitude anticipée). Lorsque l'intelligence artificielle nous dépassera, nous ne nous en rendons pas compte ; ensuite elle ne sera reconnue que par ceux qui l'auront anticipée. Actuellement, si vous suivez par le lien du flog, le flog-3 vous verrez ma rencontre avec un cybernéticien des premiers temps de la cybernétique. Nous ne faisons que commencer un échange difficile car le sujet est ardu.
Votre opinion est importante, mais si je comprends (peut-être en me trompant) que le neutre puisse qualifier l'intelligence artificielle, vous ne comprenez pas que l'intelligence artificielle puisse recevoir le titre du neutre. C'est pourquoi je pensais que vous aviez abandonné notre échange ; peut-être vaut-il la peine que nous continuions.
DWT
flog.référence : http://www.psybakh.net/2010/20100624162400_flog-3.htm#20100727223700
flog.convention : http://www.psybakh.net/2010/20100322082800_flog-1.htm
Réponse à DWT : Votre message du 23 juin ne m'est pas parvenu. Je le regrette. Merci de bien vouloir raviver notre relation. Votre idée d'une assertion de certitude anticipée me paraît très intéressante... Afin de fonder cette anticipation il faudrait comprendre le sens du mot artificiel. Dans l'hypothèse où il s'agirait d'un langage (un moyen) distinct et distant de la pensée, je pourrais vous rejoindre...
RépondreSupprimerCher Monsieur, Oui, essayons de nous rejoindre - la psychanalyse pourrait être un 'pont' entre la philosophie et la technologie et dans ce cas il serait bon qu'elle se joigne et à l'une et à l'autre. La jonction avec la technologie d'un côté est déjà pas mal avancée : Freud l'avait préparé en étant d'abord biologiste puis Lacan l'a certainement intentée avec la cybernétique. En vis à vis et du coté de la psychologie individuelle, Freud et Lacan se sont mêlés tous deux avec la religion, le premier pour la critiquer le second pour la biaiser tandis qu'on l'accusait de faire de la philosophie. Il serait donc bien nécessaire d'éclaircir ce côté-là dudit pont.
RépondreSupprimerSi je vous joins - en l'occurrence sur le thème du neutre - donc je me relie en tant que psychanalyste à la philosophie. Mais du fait de cette fonction de pont que je viens de situer je ne saurais le faire sans me tenir également à l'autre rive. C'est pourquoi sur le thème du neutre je connecte la technologie de la cybernétique & intelligence artificielle. A priori et selon les images que nous employons cette intelligence artificielle serait bien distincte et distante de la pensée là où vous la situez - d'une distance précisément égale à la longueur de ce pont figuratif. Et une fois ce cadre posé, il est certainement requis que l'on cerne à présent le mot "artificiel".
Cybernétique et Intelligence Artificielle sont à ce degré des termes identiques. C'est le mot "artificiel" qui présente une indice à saisir. Je dois forcément vous faire part d'une partie de mon travail : à l'issue d'une cinquantaine d'années d'études je compile mes résultats en un livre titré La Sainte Éthique évidemment pour dire le mot "synthétique" en parlant d'une certaine catégorie d'éthique (à savoir une éthique 'sainte'). Laissant ici de côté cette annexion morale, ces travaux s'expliquent d'un sous-titre : "Règles d'Usage de la Matière Synthétique". Évidemment ce traité doit pouvoir s'expliquer sur la définition et le sens du mot "synthétique" ici équivalent au mot "artificiel".
(la limite de 4096 caractère m'oblige à découper en deux morceaux)
(deuxième partie)
RépondreSupprimerLa distinction et distanciation de la pensée et du langage sont des recherches très fondamentales à la psychanalyse. Peut-il y avoir une pensée synthétique ? Une 'intelligence' oui, assez probablement, dépendant de la définition qu'on se donne de l'intelligence - mais est-ce qu'une machine peut avoir un 'psychisme', oui et non dans la mesure où nous pouvons définir ce qu'est un psychisme, etc..
En fin de compte la question risquant d'être indécidable il demeure un ressource - analogue à ce qu'on appelle un raisonnement par l'absurde en mathématique. En l'occurrence est formant l'hypothèse qu'une telle pensée artificielle existât on peut se mettre à la recherche de ses caractéristique et peut-être de cette manière arriverons-nous à une conclusion absurde qui permettrait de décider qu'une telle pensée n'existe pas. Ce n'est qu'une hypothèse de travail, mais nous devons passer par là - ou par un autre travail de cet ordre - si nous voulons traiter la question : " l'intelligence artificielle supporte-t-elle le sens du neutre ? " Pour l'instant nous pouvons observer que les mathématiques se sont engagées dans cette 'hypothèse' : Robert Vallée avec qui je suis en contact actuellement l'étudie dans Cognition et Système, un essai d'Epistémo-Praxéologie. Je crois pouvoir dire que Robert Vallée pose l'équation - ou la fonction qui exprime ce 'pont' entre pensée naturelle et pensée artificielle. Il s'agit de l'une à l'autre d'une fonction à deux directions dites de transformation et de transfert-inverse.
Par ailleurs la psychanalyse semble avoir pris le parti d'étudier plutôt que le tablier du 'pont', ses deux extrémités. Elle décrit un clivage, une division dans la pensée (la division subjective selon Lacan) ; est-ce que cette pensée naturelle mais divisée peut trouver en vis à vis (de l'autre côté du 'pont') une division équivalente du côté de la pensée artificielle ? Telle est la question où je suis actuellement.
Est-ce que le neutre, du côté de la pensée du neutre selon vous présente un contexte de division de cet ordre ? Telle est la question que j'aimerais vous poser.
DWT
flog.référence : http://www.psybakh.net/2010/20100624162400_flog-3.htm#20100729143600
flog.convention : http://www.psybakh.net/2010/20100322082800_flog-1.htm
Cher Monsieur. J'espère avoir en partie compris votre problématique. Mais, de mon point de vue, la pensée, dès lors qu'elle se rapporte à l'idée inconnaissable du neutre, n'est pas naturelle. Elle n'est pas davantage artificielle (ou synthétique) comme vous l'avez souligné. Elle anticipe toutes les disjonctions, y compris physiques ou métaphysiques...
RépondreSupprimer(suite) La pensée n'est pourtant pas séparée de ce qu'elle distingue. Elle ne vit pas (dans sa dimension sensible pour tout existant qui cherche à s'humaniser)dans quelque clivage (y compris avec l'intelligence artificielle qu'elle utilise), car elle nie toutes les séparations (sacralisations) en cherchant une voie moyenne souvent virtuelle...
RépondreSupprimerDans " Le Neutre et la Pensée " à la page 102 tu parles de la nausée, puis de l éthique,alors ma question, peut-être stérile est: que penses tu de l' estime de soi?
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerEn cette dénégation de la disjonction anticipée - laquelle négation des séparations en cherchant une voie moyenne souvent virtuelle, je reconnais l'appareil psychique que décrit la psychanalyse. Avons-nous établi à ce point une base de correspondance ?
DWT
flog.référence : http://www.psybakh.net/2010/20100624162400_flog-3.htm#20100731225600
flog.convention : http://www.psybakh.net/2010/20100322082800_flog-1.htm
Réponse à Marie-Pierre. L'estime de soi serait narcissique, un vain pathos. Or chacun est PRESQUE UN, donc en devenir, entre présence et absence, ouvert sur autrui et sur son oeuvre (son expression et son dépassement auto-créatif)...
RépondreSupprimerBonjour à DWT. L'activité psychique est menacée par son attachement à l'avoir ou à l'être. Cet attachement constitue le mythe de chaque moi qui se croit alors bien abrité. Or la vérité de chacun (chaque presque un) est dans le désabritement, dans une recherche toujours ouverte, jamais aboutie de son rapport à autrui... non pour être reconnu ou aimé, mais simplement pour exister, pour se tenir hors de soi. Freud avait donc bien raison d'écouter ses malades, de les faire exister par cette écoute, quels que soient le silence et le dit...
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJ'adopte volontiers l'expression d'une "menace d'attachement" à l'indication d'une caractéristique de l'abord du psychisme. Elle avertit de trois termes dont deux sont relevés : l'attachement lui-même et par conséquent son objet, avoir ou être, et deuxièmement le mythe (du moi). Entre les deux le troisième terme n'a pas été cité : le refoulement. Le refoulement est si proche, connexe, concurrent sinon apparenté au traitement de la négation, de l'occultation de la séparation - au cours du traitement et de la gestion du neutre qu'il faut certainement le citer (sinon nous risquerions de l'avoir refoulé).
DWT
flog.référence : http://www.psybakh.net/2010/20100624162400_flog-3.htm#20100803084100
flog.convention : http://www.psybakh.net/2010/20100322082800_flog-1.htm
Bonjour DWT. Je n'ai pas refoulé le refoulement, mais différé son emploi. En fait, ce concept de Freud me paraît tout à fait pertinent pour interpréter la vie psycho-somatique des existants (et surtout la finitude de leur sexualité). Mais ne faudrait-il pas le compléter avec un second concept plus adapté pour la pensée qui s'ouvre sur l'infini (sans se réduire à une improbable sublimation) ?
RépondreSupprimersuite... Ce second concept serait celui de l'OUVERT qu'une pensée libre crée, sachant qu'elle se réfère aussi à l'idée du neutre (ni du refoulé ni du sublimé), idée tout simplement oubliée par notre culture occidentale. Inspirée par l'idée du neutre, la vie psychique des existants préfère alors la non-violence de la pensée au destin chaotique des corps...
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerMe vient forcément une question pour continuer ; décrivez-vous quelque chose de distinct du Principe de Nirvana (parent du Principe de Plaisir) et/ou plus occidentalement Sentiment Océanique ? Quelle distinction dans ce cas y portez-vous ?
DWT
flog.référence : http://www.psybakh.net/2010/20100624162400_flog-3.htm#20100803084100
flog.convention : http://www.psybakh.net/2010/20100322082800_flog-1.htm
Bonjour DWT. Votre question est fondamentale. Elle renvoie à deux versants. Le premier considère l'infini d'un point de vue matériel, comme dans un paysage océanique (voir Freud). Et il vaudrait mieux utiliser le mot indéfini qui désigne une extension jamais achevée du fini, y compris pour la puissance naturelle de la pensée... L'autre versant est intériorisé, intime. Il est éprouvé dans le rien du Nirvana, mais aussi dans l'ouvert de la pensée sensible sur des virtualités imprévisibles et illimitées...
RépondreSupprimer(suite). Par conséquent, l'idée du neutre refuse la séparation sacrée du fini et de l'infini. Elle vise le point qui précède toutes les disjonctions. Mais, pour s'en inspirer, la pensée préfère l'infini à l'indéfini, l'intime à l'extériorité, le renoncement à la puissance...
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJ'assimile votre précédent au traitement du regard par J.Lacan et particulièrement séminaire des 4 et 11 mars 1964 où le point du regard est visé par cette idée du neutre ; les deux versants que vous citez y figurent respectivement comme le champ du visible (objet et point de vue matériel) et le tableau de la représentation (où l'image cependant fait un écran).
C'est à ce propos que j'estime que la cybernétique provoque un 3em degré qui s'éclipse aussitôt dans un retour au naturel (écologiquement souhaité). Comme mon explication qui s'en suit prend un volume excédent je l'attache par lien : http://www.psybakh.net/2010/20100624162400_flog-3.htm#20100806105500
DWT
Bonjour DWT. Je vois bien comment le champ artificiel de la cybernétique (avec ses concepts d'entropie, d'information, de contrôle - ou régulation- et de probabilité) pourrait servir de modèle à l'écologie, mais je n'y vois pas quelque conscience (d'une totalisation de chacun de ses éléments) capable de se rapporter à l'idée du neutre.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerEncore un petit exposé !
http://www.psybakh.net/2010/20100808130600_flog-4.htm#20100822140800
(en cas de lien tronqué par le formatage il faut le reconstituer manuellement). J'ai essayé de joindre nos propos par la connexion que l'idée de 'totalisation' permet peut-être, parce que je l'avais utilisée à partir de la source de J.P.Sartre et donc de la philosophie. Nous aurions-là un chaînon de réunion des domaines philosophie & psychanalyse. Les paragraphes A),B),C) et D) campent mon appui personnel (psychanalyse) le E) expose ma formulation philosophique à partir du chaînon commun (totalisation), F) récapitule et résume ma déduction (: la totalisation dans l'espace virtuel prête à la conscience humaine d'une idée du neutre).
Comment défnir le Neutre dans la création de l' univers?
RépondreSupprimerBonjour Marie-Pierre. Le neutre n'est pas définissable car il précède toutes les définitions en permettant de les créer. Il est plus précisément le point virtuel à partir duquel l'idée même de création est possible, aussi bien en tant que chaos qu'en tant qu'univers. Ce point virtuel est posé par une pensée sensible lorsqu'elle penche plutôt du côté du spirituel que du matériel (ou inversement). Mon hypothèse relève d'abord de l'esprit (donc du raisonnable); elle est une réponse à l'impossibilité d'harmoniser le matériel et le spirituel...
RépondreSupprimerBonsoir Claude, à la page 176 DU NEUTRE ET LA PENSEE, je comprends le: presque l' autre moins bien le: presque soi car li me semble que chacun coïncide avec lui même malgré les changements qui s' opèrent en lui tout au long de sa vie. Merci de m' expliquer...
RépondreSupprimerBonjour Marie-Pierre. Coïncider avec soi-même fait penser au désir de Narcisse qui cherche à saisir son individualité dans son image afin de la fixer comme idole. Cette sacralisation du moi est contraire à l'idée du neutre qui permet à chaque singularité de s'ouvrir sur l'amour de la vie, des autres, et sur un dépassement libre, donc raisonnable, d'un moi seulement cohérent, ou plutôt à la recherche d'une possible cohérence...
RépondreSupprimerIl existe des pensées dévastatrices et d' autres salvatrices...
RépondreSupprimerQu' en est il lorsqu' on traverse un désert spirituel et qu' on ne sait plus penser?
Le Neutre a- t- il sa place dans ce néant?
Bonjour Marie-Pierre. Salvatrices ou dévastatrices, les pensées ne sont que des moyens pour une fin qui n'est pas celle de la pensée libre, celle qui est capable de tendre le positif vers le négatif (ou inversement), voire vers le neutre. Un désert spirituel est donc bien un désert de la pensée (qui peut contenir des pensées) lorsque cette dernière ne pense pas ses pensées. Au reste, l'idée du neutre permet de suspendre les pensées-outils afin de raviver la pensée qui peut créer librement de nouveaux commencements en niant le néant et ses multiples métaphores...
RépondreSupprimerDans Le Neutre Et La Pensée à la page 92, " impossible présence ", " chaque sujet singulier partcipe au " monde " sans lui appartenir............." je pense que nous possédons tous et chacun un esprit qui lui même est habité par l' Esprit de Dieu qui d' une certaine manière nous appartient dans la mesure où nous l' accueillons , dans ce cas où, comment se situe la part du neutre dans une vie humaine?
RépondreSupprimerL'Esprit de Dieu ne peut que désigner l'esprit de la nature. Or, par rapport au neutre Dieu est le Sans Nom... Seule importe la pensée qui s'interroge sur ce qui la dépasse sans aller jusqu'à franchir les limites, sans aller jusqu'à la séparation du sacré. Mon impossible présence signifie que toute réalité, y compris celle de la pensée, est en devenir. De plus, cette dernière peut se rapporter à l'idée du neutre qui précède l'être et l'avoir (donc l'appartenance) en privilégiant l'accueil et le don...
RépondreSupprimerBonjour ! A la page 137, tu parles de la complexité de chaque existant pensant et sentant.
RépondreSupprimerPourrais tu développer la difficulté de chaque existant disant?
Celui qui veut dire sans violence est contraint de maintenir une distance entre dire et ne pas dire (comme l'entre-dire ironique de Socrate). Il ne cherche pas à dire au-delà de ce qui est pensable. Ce qui doit être dit refuse le silence de l'abîme en s'en approchant pourtant. Mais il faut aussi dire à peine (non par fascination ou par manque de pensée)mais pour retarder le dire afin de mieux le contrôler...
RépondreSupprimerPour compléter mes propos, un ouvrage de 240 pages intitulé L'ART ET LE NEUTRE a été publié aux éditions ERIS (distribution par la librairie Majuscule à Sézanne - O3 26 80 59 56) pour un prix de 15 €. Cet ouvrage est illustré par 11 oeuvres du peintre Daniel Diebold.
RépondreSupprimerVous pouvez également consulter
RépondreSupprimereris-perrin.com
L' ART ET LE NEUTRE est un beau livre, et grâce à lui on redécouvre des oeuvres avec un nouveau regard, éclairés par ton analyse.
RépondreSupprimerSa lecture est à l' origine de cette question certes banale mais dont je voudrais connaître ta réponse. : Le mauvais goût est il toujours délibéré ? et le goût est il inné où la suite d' un apprentissage, d' un savoir, d' une éducation, d' une prédisposition???....
Nul ne peut juger objectivement d'un éventuel mauvais goût car la catégorie du mauvais (éthique et esthétique)n'est pas l'objet d'une expérience conceptualisable. Il vaudrait mieux la remplacer par l'idée d'un manque. Par exemple, le manque de goût (propre au style kitsch - p. 137) est une épreuve très commune qui implique l'oubli de la dimension créatrice de chaque singularité...
RépondreSupprimerSuite : Car un goût singulier se constitue à partir d'un double refus, celui de l'universel abstrait (le goût de chaque homme qui relève chez Kant du jeu de ses facultés intellectuelles et sensibles)et celui des variations empiriques du goût qui ne traduisent que des jugements sans objet et sans sujet. A partir de ce double refus peuvent naître la distinction et la reconnaissance de chaque goût singulier, c'est-à-dire la possibilité d'aimer l'expression authentique du goût de chacun. Cela signifie que le concept du goût est inséparable de l'authenticité de son épreuve (plutôt culturelle que naturelle).
RépondreSupprimerSuite : La reconnaissance du goût singulier des artistes dépend de la vérité de leur style. Pour y parvenir, il faut apprendre à entendre (et)ou à voir ce qui traduit (peu ou prou)dans un langage propre,qui répond pourtant à un ensemble culturel historiquement déterminé,la vérité singulière de chacun.
RépondreSupprimerA la page 49 de L' Art Et Le Neutre j' aime beaucoup la phrase qui commence par: " le philosophe juge et apprécie le beau ... jusqu'à: celui de la croyance, donc des opinions les plus diverses ".
RépondreSupprimerPage , L' ART ET LE NEUTRE,15c, " Elles tendent vers une impossible ou éphémère perfection qui annonce leur destruction".
RépondreSupprimerIl en est de même pour chaque être humain, alors comment être heureux sur terre en étant neutre par rapport à ce désolant constat?
Bonjour Marie-Pierre,
RépondreSupprimerL'extrait cité désigne les formes éphémères de la nature, c'est-à-dire des apparences qui "donnent le pressentiment du néant". Cependant il faut distinguer ce qui relève de la nature des apparences (naturelles)et ce qui concerne les existants : ces animaux qui peuvent refuser de se laisser réduire à leur animalité. Pour cela, ils doivent s'humaniser, c'est-à-dire douter, refuser toute violence, aimer les différences (donc l'altérité) et enfin s'ouvrir sur ce qui les dépasse (l'ouverture étonnante sur l'infini qui caractérise la pensée de chacun). Dès lors, le problème égoïste du bonheur de chacun n'a pas beaucoup de sens, surtout à une époque qui fonde ce bonheur sur la recherche des plaisirs... Au reste, nul ne peut être neutre, même si l'idée du neutre peut inspirer tout refus de la violence, de la haine et des illusions...
(suite)Je précise : je cherche la vérité et non le bonheur car le malheur des uns condamne le bonheur des autres. Il reste cependant une possible recherche de l'ataraxie par devoir envers les autres. Il faut bien vivre à partir d'Auschwitz : " Il y a encore des chants à chanter au-delà des hommes" (Paul Antschel dit Celan). Mais comment créer des chants qui humanisent vraiment ?
RépondreSupprimerEn attendant, l'existant qui veut s'humaniser est présent dans l'éternité de la nature en rêvant à l'infini qui échappe à toutes les représentations : ni visible ni invisible, puisqu'il peut être pensé à partir d'un point (neutre), ni lumineux ni obscur, qui m'évoque une possible rencontre grise, c'est-à-dire une voix et peut-être la voie de la non-violence.
RépondreSupprimerL'hypothèse selon laquelle la nature serait éternelle et infinie ne devrait pas méconnaître la virtualité de la pensée (immanente à la nature) d'être aussi infinie qu'elle. La nature ne serait plus l'Obscur, avec quelques éclairs de conscience, mais un devenir conjoint de lumières et d'obscurités qui crée les couleurs grises de mes incertitudes (au sein de mes recherches philosophiques)...
RépondreSupprimerDès lors, philosopher, cette tentative de rencontrer l'autre à partir de la pensée, est un travail conjoint de la raison et de l'imagination créatrice...
RépondreSupprimerL'idée du neutre (ni l'un ni l'autre) suppose un retrait de la pensée. Mais ce retrait ne dure pas. Il se concentre sur un point (un vide relatif du temps et de l'espace) qui rend possible le pas encore, le pas encore ici et maintenant. Il y a une poussée vers l'ailleurs, vers l'après, c'est-à-dire vers l'autre de l'ici et maintenant dès lors que la pensée (plus ou moins consciente) ne se reconnaît pas dans son identité : elle rencontre l'autre, elle devient donc autre. Certes, l'émergence de la pensée du pas encore peut être violente. Elle l'est, par exemple, dans la nature puisque cette dernière conduit toute vie vers la mort. Pour un existant, cela produit une grande déception. La nécessité de ce pas encore de la nature est pourtant illusoire, car nul ne s'y reconnaît tout à fait. Dans son rapport à l'autre (même en sachant que ce dernier doit aussi mourir un jour), chacun pressent que quelque chose échappe à cette mort, que quelque chose échappe à toute mort : une force qui répète, sous des formes toujours nouvelles et distinctes, cette vie. À partir de la force qui se crée lors de la rencontre de l'autre, la violence de la nature, qui sépare et referme ce qu'elle a uni et ouvert, se trouve niée. La rencontre de l'autre remplace en fait les nécessités de la nature par les virtualités imprévisibles du pas encore. Dès lors la pensée exprime un véritable pas encore qui empêche toute séparation (entre ici et ailleurs, hier et demain). Et c'est le propre de la pensée philosophique que de transporter les images de la déception (les métaphores ne font que déplacer une image vers une autre pour les concentrer) vers les concepts, ces pensées claires et distinctes des différences, ces pensées qui pourront éclairer le pas encore imprévisible vers un avenir souhaitable s'il empêche toute déception ou satisfaction, possession ou aliénation.
RépondreSupprimer(doublon?)
RépondreSupprimerEssai (de relation)
Votre pensée du neutre trouve une coïncidence avec celle d'Armando Verdiglione (un analysant de J.Lacan que j'ai d'abord entendu parler dans un congrès à Lille (1985#1987) puis rencontré durant son aventure à Milan quand il faisait au titre d'une Fondation ce que je faisais à Lyon au titre d'une Association). J'ai deux texte d'AV à disposition mais il existe livres et pages web. Je cite une phrase que j'aime bien : « L'automation, cette combinaison* des choses, c'est la combinaison du corps et de la scène, du corps en tant qu'immortel et de la scène en tant qu'originaire.».
Verdiglione dit encore des choses comme ça : « Wittgenstein adopte la perspective ethnologique (selon sa formulation expresse) pour déplacer le point de vue afin de voir les choses plus objectivement. Et l'objectivité et la subjectivité définissent deux religions concomitantes: celle de la mort et celle de l'inceste. Et la recherche du plus petit religieux et nécessaire et commun forme le principe même de la religion » & « La religion de la mort et l'incestagogie placent le règne de Méduse et d'Athéna sur cette suppression de la pulsion qui spatialise les choses en rendant substantiel et sacrificiel le corps et bénéfique la scène.», plus difficiles à lire puis encore d'infinis développements. Il est cependant audible en son propos où science et art son identiques.
Votre lecture du neutre livre un compte-rendu. Il m'apparaît que vous trouveriez Verdiglione familier. Il a essentiellement examiné ce qu'il appelle le "semblant" - coïncidant avec le "point du retrait*" de votre terme. Il est possible que sa deuxième catégorie, qu'il appelle le "chiffre" ou "chiffrage" soit votre "neutre". Mais "apparaître" n'est pas suffisant et de toutes façons la coïncidence des termes réclame une communauté d'ensemble, ou de praxis, ou d'épistémologie pour arriver à une résonance ; cette dimension complémentaire peut-être aussi nourrie par les différences, les 'comme-autretés'.
Je diffère de Verdiglione (ce qui peut s'entendre je dis faire de Verdiglione) parce que je saisis l'automation, non plus comme une combinaison*. Je l'appréhende intelligent. Me ferais-je comprendre par une boutade (ni métaphore, ni concept) ? je fréquente l'automate comme untel.gent - ce que je ne fais pas sans réfléchir. Son pas encore est déjà là. [note : Freud aura ajouté : son là où c'était déjà (voir par Lacan son wo es war soll ich werden)]
Cette différence est visible dans la réflexion. La Fondation d'AV à Milan a porté pour nom Fondation Armando Verdiglione. Elle interrogeait dès sa fondation la nomination. Différemment, je vise le mot (plutôt que le nom). Mon Association fut dénommée une fonction psychanalytique. Je dirais que la nomination est encore prise au semblant ; et il faudrait voir si c'est un nom qui sert de 'point de retrait*'.
Je pense que le mot économise le retrait. L'automation arrivée au degré d'untel.gens, d'intelligence (pour se repérer on la dénomme alors cybernétique) absorbe l'idée (du neutre). L'intelligence artificielle est une économie de mot - comme on dit une "économie politique", une "économie de finance". En économisant elle ne soustrait pas, elle ajoute (la pulsion).
DWT
flog.référence : http://www.psybakh.net/2011/htm/20110129093400_flog-11.htm#20110903083100
flog.convention : http://www.psybakh.net/2010/2010032411300_fondation.htm
Première réponse à D.W.T :
RépondreSupprimerVotre intervention est remarquablement intéressante, même si je ne reconnais pas l'orientation de mes recherches dans les affirmations d' Armando Verdiglione (à propos duquel je n'ai aucun jugement global à porter) et même si je ne suis pas du tout indifférent aux interprétations lacaniennes.
La première objection qui me vient (selon votre texte) porte sur les "deux religions concomitantes de la mort et de l'inceste", religions qui pour moi n'en font qu'une d'un point de vue biblique (ce qui devrait être bien sûr développé un autre jour).
Mais, ce n'est pas le plus important. Dans mon langage religion signifie "lien d'amour sacré et situé". Or, afin d'essayer de philosopher, je pense dans le retrait (hors lieu) qui me permet de distinguer (sans les séparer) la pensée "sensible" qui s'intellectualise (en s'intériorisant) et la pensée scientifique qui répète les lois de la nature (la pensée matérialiste).
Ma démarche philosophique, soucieuse de se rapporter à l'autre et à son autre, refuse alors forcément la violence inhérente à toutes les formes du sacré. Elle en reconnaît l'existence sans vouloir y participer. Elle distingue dans le relatif et elle reste à une certaine distance de l'absolu. J'ouvre en effet l'espace (borné de mon corps) sur le point virtuel (intime) qui rend possible le "pas encore" de toute pensée tournée vers l'infini (son impensable dehors).
Je suis donc d'accord avec Lacan : "Je ne pense pas où je suis et je ne suis pas où je pense". Ce qui signifie que ma pensée se réfère à un point virtuel (neutre) qui précède toute forme de spatialisation (donc de pulsion, puis de science). Et ce n'est pas à partir de la substance corporelle que je fonde ma pensée du "pas encore" mais à partir d'un retrait pudique qui valorise l'autre du corps afin d'échapper à la religion de la nature qui sacralise, hélas ensuite, la mort et l'inceste…
Seconde réponse à DWT :
RépondreSupprimerIl me semble que notre divergence (qui n'est pas deux cheminements séparés mais deux démarches singulières) pourrait être résumée ainsi :
- Mon idée d'un "point de retrait" n'est ni un "chiffre" (sinon ce serait un zéro qui ne possède aucune virtualité ) ni un "semblant" (qui appartiendrait à l'ordre des représentations)… Il est un vide relatif et provisoire (un point abstrait) que je pose à partir d'une pensée voulante qui pourra ensuite reconnaître la décision de son élan envers le "pas encore"…
- Le "pas encore" ignore donc toute forme de mécanisme (cartésien) ou d'automatisme. Il est porté par des métamorphoses vitales qui échappent à toute forme de "déjà là".
- L'expression "pas encore" signifie d'abord, métaphoriquement, il faudra "encore faire un pas"… ou bien la déception est traduite par "encore n'est pas", parce que le plus n'est pas possible pour l'instant…
- L'expression ajoute effectivement du sens, mais ce dernier ne naît pas de quelque machine désirante (Deleuze) ou de la pulsion (selon vous) qui conduirait la machine artificielle à absorber l'idée du neutre. Au contraire l'ajout qui est attendu relève d'un différentiel (distinguer les plus petites nuances) qui permettra d'aller du concept d'indéfini vers l'idée d'infini, donc au bord de l'infini (cette non-fin du "pas encore")…
- L'infini : La réalité désignée par ce mot est double : soit en extension, soit en intériorisation. Dans le premier cas le mot se confond avec l'indéfini : ce qui n'a pas de limites ou ce dont les limites peuvent être repoussées (comme le vide, le néant, un rien…). Dans le second cas, non spatialisé, l'infini caractérise une présence virtuelle de la perfection. Cette ouverture est l'œuvre de la pensée qui se saisit à partir d'un point de départ, de surgissement… en dépassant toute éventuelle séparation (sacrée) entre le fini et l'indéfini.
Bonjour,
RépondreSupprimerAvant de poursuivre plus après la seconde réponse, j'intercale un schéma de base de l'algorithme psychanalytique ; j'ai également surligné dans votre texte quelques indices qui j'y prends pour mon développement. Ces graphes et formatages conviennent mieux à une page sur site dont ici le lien http://www.psybakh.net/2011/htm/20110129093400_flog-12.htm#20110916145200
Réponse à DWT
RépondreSupprimerBonjour,
D'abord je suis tout à fait d'accord avec vous : le point de retrait (provisoire) du neutre n'est pas le zéro (ce serait le nihilisme de Blanchot)mais ce qui tend vers le zéro ou qui en provient (la pensée l'ayant préalablement posé).Car celui qui pose ce point ne peut pas y réduire la dynamique de sa pensée, qui peut s'ouvrir sur l'infini en créant aussi tous les différentiels (notamment entre la conscience et l'inconscient). Dans mon langage cela signifie : entre la pensée qui s'intellectualise et celle qui se sensibilise en s'enfouissant matériellement...
(suite)
RépondreSupprimerLe neutre est pour moi la source de tous les différentiels, et, en cela, il n'est pas étranger au jeu des pulsions avec l'intellection qui, si j'ai bien compris votre pensée, se laisserait absorber (ou diriger) par la machine (sans doute désirante) qui, dans le cadre du mécanisme conduirait à la fin des contradictions...
Si je ne vous suis pas dans cette voie (pourtant fort intéressante et pointue)c'est parce que je m'inscris dans une pensée du "pas encore" qui peut, seule à mes yeux, m'humaniser un peu. Je ne vise pas la fin des contradictions mais le moins de contradictions possibles.
Au reste, il y a dans le "pas encore" un différentiel intéressant : la négation du pas - ou bien c'est un impossible pas en avant - et la répétition (encore). Ce qui se répète, pour moi, c'est le "pas" d'abord en retrait vers le neutre qui est source de la dynamique d'une pensée délibérément voulue (donc non désirée, sachant que le désir est de l'ordre de la brutalité et souvent de la transgression). Ce qui se répète est une pensée de et vers la non-violence. Ce serait la non-violence d'une machine si ma pensée était capable d'instaurer un rapport harmonieux avec l'autre ! Or l'altérité, y compris en moi, est la preuve permanente du pas encore. Je ne suis pas encore moi-même... puisque je suis emporté par mon propre devenir.
Cher monsieur,
RépondreSupprimerVotre réponse est tout à fait encourageante car j'y vois se dessiner un motif crucial de distinction (de 'divergence') - j'escompte donc que nous serrons un lieu d'étude et de conversation. ("quelque chose de concret" comme on dit prosaïquement). Effectivement, comme j'estime que mon « lieu de pratique » (en comparaison au « point de retrait ») se pose sur le chiffre (zéro), nous avons donc une référence qui semble objectivable - à savoir un 'nihilisme de Blanchot'). Je ne connais pas Blanchot et je ne sais pas ce qu'il entend par "nihilisme"; mais c'est tout à fait suffisant pour baser cette confrontation de 'point' de vue.
Sur ce point j'admettrais une contradiction (j'admettrais de me contredire) si j'y réduis la dynamique de ma pensée (vous évoquez la possibilité de « réduire la dynamique de sa pensée »). Je crois notamment que c'est ce qui pourrait consister comme l' " écoute psychanalytique ". Pour le moment je m'en tiens à la première partie de votre message (datée 17 SEPTEMBRE 2011 01:33) car si nous approchons et cernons un motif de l'étude, nous devons probablement procéder de plus en plus minutieusement (je vais par après réfléchir à la 'suite' en visant à l'assimiler). Dans cette première partie vous m'indiquez que vous signifiez par « conscience & inconscient » respectivement « pensée qui : s'intellectualise & sensibilise ». Puis-je me permettre de rapporter ces deux termes (intellectualisation & sensibilisation) à ce que préalablement j'ai localisé schématiquement (sur le schéma) comme respectivement "scientifique" & "sensible" ? (sous réserve que ce soit peut-être à l'envers : respectivement "sensible" & "scientifique" - ce détail n'étant peut-être pas sans importance ultérieurement ; il serrerait encore plus étroitement notre focalisation en cernant alors le terme de l' « enfouissement » que vous employez. Car entre ces deux sensible et scientifique en continuant à schématiser l'algorithme, il y a un trait, horizontal, une "barre" ou niveau (d'enfouissement) sur laquelle le lacanisme à porté un accent particulier).
(comparer schéma précédent)
Je poste donc cette réponse partielle avant de plonger ultérieurement dans la suite - et vous recommande de la lire dans son meilleur format sur page
DWT
Cher Monsieur DWT. Votre réponse à la première partie de mon message me touche beaucoup. Elle me conduit à distinguer deux voies possibles (où chacun pourrait se reconnaître). D'abord la vôtre : l'enfouissement du sensible émergerait dans l'écoute psychanalytique qui ferait surgir des divergences intellectuelles. Ces dernières trouveraient ensuite, dans et par un rêve de machine, la voie la plus sûre vers un accord fatal entre les distinctions. Or, en ce qui me concerne, il n'y a pas de destin de la connaissance. L'esprit scientifique ne peut que suivre la démarche philosophique qui, y compris chez Freud, toujours recommence le travail d'écoute concernant l'inépuisable enfouissement du sensible de chacun...
RépondreSupprimerJ'étais embarrassé par le temps que je mets à poursuivre (une semaine sur deux je me libère pour cette écriture ; et cette semaine dernière a été occupée d'imprévus). En reprenant toutefois je réalise que ce délai m'a permis une lecture plus profonde. Elle permet aussi un point plus global. J'arrive sur cet « accord fatal entre les distinctions » ou l'observation que le « mécanisme conduirait à la fin des contradictions ». C'est un point principal et délicat que je traite (à partir de ma référence sémiotique : distinction et contradictions conceptualisées comme opposition de valeur - Freud - dans le mécanisme narcissique) en "avançant" une notion de pluriel (selon cette notion, il y a des différences sans contradictions ni opposition). Dans ce pluriel (qui est une notion que j'ai écrite en 1985 avant qu'elle ne devienne... engloutie dans la mode/politique) la catégorie du Signifiant (et ses oppositions de valeurs) est secondée par le Semblant. Le semblable ou le pareil n'est pas en contradiction avec lui-même ; certes à ce moment parait-il s'éteindre dans un collapsus - mais une lumière y persiste en l'espèce de la machine qui y est introduite.
RépondreSupprimerUne illustration peut se servir du "stent" - ce petit ressort que l'on introduit dans une lumière artérielle lorsque une pathologie ou une transe la collapse.
Cette illustration véhicule une double information - elle convient aussi à signaler mon intervention comme médicale. Il y a certainement une facture distincte du thérapeute et du philosophe. L'objet aussi subtil soit-il que le thérapeute emporte toujours dans sa trousse, est en mon exercice l'appareil (cybernétique).
Or vous avez détecté ce à quoi j'ai abouti : « la machine (sans doute désirante) » dites-vous. Je pense effectivement que la notion de libido est si substantielle (qu'elle à donné lieu à des dérivés qu'on a précipitamment qualifiés de délire - voir orgone / Wilhelm Reich) qu'elle peut être, sinon objectivable, localisable dans ce qu'on appelle "intelligence artificielle", "réalité virtuelle" ou simplement "appareil cybernétique". Je m'avertis alors que ceci signifie que le moi de la personne humaine doit être envisagé, probablement déplacé en ce même endroit. Ce serait à ce prix - cette facture - que la subjectivité pourrait accéder à une expérience réelle sur notre planète.
DWT
flog.référence : http://www.psybakh.net/2011/htm/20110129093400_flog-12.htm#20111004101100
flog.convention : http://www.psybakh.net/2010/2010032411300_fondation.htm
Bonjour DWT,
RépondreSupprimerJe retiens de votre dernier message ce qui, à mes yeux, est le plus pertinent : l'idée d'un accord soit fatal, soit libre entre les distinctions.
La différence la plus fine, me semble-t-il, réside dans la distinction entre le thérapeute et le philosophe. Le premier guérit des singularités, les aide à sortir de leur pathos. Le second cherche les conditions générales qui permettront pour chacun de ne pas sombrer dans le pathos. L'utopie du philosophe anticipe donc.
Votre cheminement dépend surtout du mode du "semblant", du "pareil", sans doute parce que la séduction narcissique est la plus forte. Le mien passe par le mode du différentiel (entre toutes les singularités), par le mode des nuances qui permettent de ne pas confondre ce qui relève du moi et de l'autre, comme de la tête avec son cou.
Par conséquent, le principe d'identité, du semblant, du pareil, se trouve dépassé par le point NEUTRE où nul ne peut s'établir, s'enraciner, se reconnaître.
Mais, à partir de ce point neutre, je découvre la valeur de ma pensée : son incontestable dignité. Elle peut refuser ce qui l'aliène, quelque fatale aliénation dans le sentiment, y compris dans l'indignation de ma dérisoire situation matérielle.
Toutefois, si le pathos de l'indignation écarte la pensée, cette dernière ne s'y réduit pas. Elle peut, à chaque situation d'affect, remplacer le refus de l'injuste par l'injonction abstraite du juste qui implique le "tu ne tueras point" puis LE DEVOIR D'AIMER sans trop d'affect.
Ainsi, grâce à votre participation active à mon blog, je vois mieux ce qui différencie le philosophique du psychologique, sachant que ces deux activités complémentaires font fi de l'opinion commune qui préfère renforcer le manque de pensée par un surcroît violent de sensations !
Bonjour,
RépondreSupprimerNous avons pu poser une base féconde. Je connais un groupe de psychanalystes qui parleraient en terme d'opposition et apposition mais il m'est interdit d'en dire plus. Déjà à ce point je me sens menacé. La question du secret et de la censure posée par Freud comme constituants du 'moi' est aussi une base féconde - mais base et fécondité de la paranoïa (à la fondation de la connaissance humaine selon Lacan) ; or nous devons penser que ce n'est pas l'état ultime de la conscience. J'ai souligné (dans votre article sur le flog) les termes que je distingue - comme s'il y avait encore une ressource de la 'distinction' autre que celles de la fatalilté ou la liberté.
En soulignant quelque chose que je distingue, je charge cette chose - disons d'une marque. Peut-être pourrions-nous avancer sur cette 'jetée' pour une idée du point neutre. Mais il y a encore quelque chose qui sourd de cette marque indécise. Ici j'ai marqué/souligné que <>. C'est une marque que je remarque spécialement parce que j'en suis tout retourné!
Je vois que vous indiquez le <> au motif de cette impression remarquable. C'est la confirmation de cet accord que la marque avance - car il s'agit de la psychanalyse quand elle se charge de la censure que votre indication note. Il est en effet généralement admis que le thérapeute guérisse des singularités - même si aussitôt dit on peut faire semblant du contraire ; nous pouvons partir sur cette base pour déchiffrer ce que j'ai appelé mon "retournement'.
En suivant les indications de Freud, je me suis retrouvé plutôt seul - il faut que je raconte les faits pour que vous puissiez suivre. Ayant retenu qu'en conclusion, celui qui avait eu l'intuition de la psychanalyse (Freud) estimait qu'il fallait traiter les peuples comme des individus, j'ai suivi sa prescription avec les précautions qu'il recommandait en même temps. Car évidemment la personnalisation de la psychologie de masse est sujette à une bévue redoutable. J'ai donc engagé une médecine des corps sociaux avec réserves. C'est une longue affaire et ce que je peux en dire la rallonge. Plus pratique est de revenir en arrière : sur une référence retrouvée dernièrement - la présentation du traité (titre FLEUVE) tiré de Sartre et Abelio - préface et introduction.
A notre usage ce à quoi cette fondation débutée il y a 25 a conduit :
Vous connaissez probablement LA STRUCTURE ABSOLUE de Raymond Abelio - laquelle localisée dans le corps social offre une INDUSTRIE ABSOLUE. Selon la psychanalyse elle fait du Surmoi l'appel au fascisme à moins d'être industrie de la parole (son objet en ce cas - la parole - la corrompt). Il s'agit du couronnement subjectivant de la civilisation. Or un reste en demeure (comme le caput mortuum des alchimistes et/ou des lacaniens). Il s'agit, matériellement, de l'appareil cybernétique mais aussi, du point de vue philosophique, me semble-t-il, suivant vos propos, du NEUTRE. C'est évidemment une question que je vous pose ; est-ce qu'avec cette disposition décrite du corps social, la zone cybernétique, selon vous, est Neutre ?
note : ce << le principe d'identité, du semblant, du pareil >> est celui qui rend la psychanalyse sectaire (en bref après son émergence et conscience du Signifiant elle bute sur le Semblant et y demeure, abusant du secret et du transfert). Vous dites que ce principe est << dépassé par le point NEUTRE >> - je dis que ce stade de la psychanalyse est dépassé par la cybernétique. Sommes-nous en phase?
DWT
Bonjour DWT.
RépondreSupprimerJ'ai tardé à répondre et vous prie de m'en excuser.
Le principe d'identité est bien sûr l'un des fondements de la pensée logique. Il est aussi le point abstrait de la répétition où la pensée peut poser l'idée du neutre, dès lors qu'elle se réfère également au principe de non-contradiction. Le ni l'un ni l'autre n'est ni le rien (de la pensée) ni l'union de l'un et de l'autre.
Les deux principes d'identité et de non-contradiction sont, dans le cheminement philosophique, dans son inlassable questionnement, appliqués hors de toute censure ou secret.
Ensuite, la volonté de penser librement, d'instaurer des pensées distinctes, n'est requise que pour aborder le sensible, pour le rencontrer sans trop de violence. Le jugement sort alors de son évidence raisonnable et cherche quelques repères sensibles (la distance, l'inaccompli, la répétition…), certes moins clairs, mais sans le moindre remords ou retournement.
Le point de vue du collectif, ensuite, n'implique de traiter les peuples comme des individus qu'à la condition indispensable de situer ces peuples dans la perspective d'un ouvert sur l'universel, c'est-à-dire d'une totalisation toujours reconstituée et prolongée, mais jamais absolue… car elle contient et dépasse la cybernétique en créant un cheminement toujours recommencé vers le vrai et vers la justice.